Il faut libérer les chèvres

De la vaine-pâture...

Pour le bonheur de la chèvre, la zootechnie a longtemps négligé de s'intéresser au développement de son espèce. En effet, le caprin s'avère un objet de réprobation pour la plupart des auteurs d'économie rurale du siècle dernier. La Société d'Agriculture de Touraine, fondée en 1761, la première en France, étudie « la culture améliorée des végétaux, ainsi que l'amélioration des machines animales, hormis la chèvre. » Celle-ci fut exclue des concours agricoles officiels jusqu'à l'aube de notre siècle alors que le lapin y était admis. Car, son image se révèle être celle de la destructrice de la forêt. La vache du pauvre, celle dont les maîtres résistent aux hommes de progrès, qui veulent en finir avec les pratiques communautaires qui permettent aux caprins de subsister. En effet, des chartes et transactions séculaires garantissaient ces libertés et, en particulier, pour l'espèce caprine : « Bois, herbage, glandage, ramage. » Néanmoins, plusieurs décrets royaux ont, peu à peu, restreint ces coutumes, d'abord en forêt. Les mesures conservatoires de l'ordonnance des Eaux et Forêts, édictées en 1669, vont se traduire par une série d'arrêts dirigés contre les usages immémoriaux. Elles visent notamment à exclure les caprins « de tous les lieux où les arbres d'espérance doivent être préservés de leurs dents venimeuses. »

Tout au long du siècle des Lumières, au nom du progrès de l'agronomie et de l'élevage scientifique, les propriétaires éclairés s'emparent ou tentent d'accaparer les anciens communaux (landes, bois, clairières, prairies) et enlèvent aux animaux du petit peuple des campagnes leur subsistance. Rares sont les Intendants comme celui de la Généralité de Tours, François-Pierre du Cluzel (1734-1783), favorable au maintien des libertés de « Parcours et de Vaine Pâturage. » La loi de 1791 la renferma dans des limites si étroites qu'elle signa, à terme, son arrêt de mort. Le combat pour le maintien de ces droits fut celui du Foyer possesseur de la vache du pauvre. Leur lutte pour assurer la nourriture de leur bétail fut farouche. L'augmentation du cheptel caprin de plus de 20%, entre 1790 et 1800, prouve leur volonté de reconquérir, par la Révolution, leur place dans la communauté rurale. La chèvre sera, cependant, poursuivie par l'Administration républicaine sous l'emprise de la physiocratie, qui prône le despotisme légal afin que triomphe l'économie de profit.

Ainsi le caprin sera-t-il montré du doigt pour « sa dévastation toujours renaissante ! » Le lyrisme de Jules Michelet (1798-1874) assistera la pensée des puissants : « À la Révolution, toute barrière tomba ; la population pauvre commença d'ensemble cette œuvre de destruction... Le petit bétail, se multipliant sans nombre, s'établit dans la forêt, blessant les arbres, les arbrisseaux, les jeunes pousses, dévorant l'espérance. La chèvre surtout, la bête de celui qui ne possède rien, bête aventureuse qui vit sur la commune, fut l'instrument de cette invention démagogique. » Toutefois, la chèvre et son chevrier tiendront bon face à la législation et à la vexation, inspirée par la seigneurie. Ce sera le cas en Touraine, terre de tradition où les usages immémoriaux de « parcours et de vaine pâture » ont perduré jusqu'au milieu de notre siècle. Tout au long du XIXe siècle et au début du nôtre, la chèvre figure en compagnie d'enfants sur les gravures romantiques ou bien en présence de grands-mères ou de jeunes filles sur les cartes postales, appelant déjà à la nostalgie. Le lait de chèvre jouit d'une grande réputation. Connu depuis la nuit des temps pour sa qualité qui se rapproche du lait de la femme : Jacob offrit 200 chèvres à Esaü ; la chèvre Amalthée fut la nourrice de Zeus ; le lait de chèvre pour les nourrissons fut utilisé par les Hébreux, les Grecs et les Romains ; recommandé à la Renaissance par Montaigne, dans ses Essais et plus près de nous par Larousse ménager 1926 réédité 1949. Ainsi le bébé est allaité fréquemment directement par la chèvre, car le lait conserve une égale température et ne peut pas se contaminer. Il se passe alors la touchante symbiose entre l'être humain et l'animal. En effet, le poupon ne veut pas téter d'autre chèvre que la sienne et réciproquement. Il faudra l'installation des laiteries industrielles au lait de vaches, à partir de 1850, « le discrédit jeté sur le lait de chèvre par le Docteur Marfan (1858-1942) spécialiste des maladies de l'enfance ; celui en 1906 de la British Royal Society, qui incrimine le lait de chèvre dans la transmission de la brucellose, pour qu'il ne soit plus prescrit en pédiatrie. Il faudra attendre les travaux de l'école pédiatrique de Nantes, entre 1950 et 1961, pour qu'il soit réhabilité » (1).

Bon nombre de caprins sont aussi élevés dans les villes pour fournir le lait aux heures matinales. Les chevriers parcourent les rues, poussant le petit troupeau qu'ils arrêtent devant la porte des clients. « Si on rassemblait toutes les chèvres qu'il y a dans Paris, on verrait le plus grand troupeau d'Europe » estime Pierre Chauvet dans Essai sur la propreté de Paris en 1798.

Jusqu'au milieu de notre siècle, habitants des fermes, des maisons rurales, des banlieues des villes, possèdent des chèvres pour le lait et confectionner des fromages. Rares sont cependant les troupeaux de plus de 20 chèvres.

En Touraine, chaque petit ruminant porte un prénom familier et affectueux. La biquette participe pleinement à la vie et aux coutumes de terroir. Dans le Jardin de la France, elle est traite trois fois par jour au printemps, plus que deux fois à partir de la Saint Jean, car il faut respecter le rythme des saisons et le tempo de la lactation. Le 24 juin d'ailleurs, chaque paroisse célèbre une messe solennelle pour la santé des bergers et des troupeaux. À la fête des Rameaux, la grand-mère accroche une branche de buis bénit à une poutre de la bergerie. À Noël, après la messe de minuit, la famille réunie apporte aux chèvres un supplément de nourriture. Lors des mariages, le garçon d'honneur mène une chèvre à la fin du repas de noces, décorée de rubans et de fleurs, à laquelle les mariés font manger une poignée de chou-vert. Car, la chèvre, mère du monde, fille du soleil, incarne le symbole de la fécondité. Chaque village possède au moins un bouc, qui assure son rôle de reproducteur ainsi que celui de protecteur de la commune. En effet, cet animal, par sa présence et son odeur, chasse les maladies et se charge des malheurs qui pourraient menacer la communauté. « Une chèvre de cinq ans est jeune. La chèvre bien nourrie, bien tenue, conserve son maximum de lait pendant douze années en moyenne, et exceptionnellement pendant quinze années ; elle a alors vingt ans et c'est à cet âge seulement que la chèvre peut être qualifiée de vieille » assure le Larousse ménager. Longtemps, de nombreux guérisseurs, dans leurs visites aux malades, imitaient Esculape. Le dieu de la médecine se faisait en effet accompagner par un chien et une chèvre. Le lèchement du canin venait à bout des blessures externes du patient, le lait de la chèvre traitait et soulageait les maux internes du malade. Quant aux vieillards, ils attribuent leur bonne santé et longévité à la consommation régulière de lait, caillé et fromages de chèvre. Le Pape Léon XIII (1810-1903) répétait volontiers que le fonctionnement harmonieux de son organisme venait de l'usage quotidien, à la chaleur animale, du lait que lui procurait un troupeau de chèvre de Malte, entretenu au Vatican(2). En France, environ 80 fromages évoquent la qualité et le bouquet des terroirs et des saisons du lait des variétés de races caprines, peuplant les pays qui font de notre nation le Jardin du Monde. En Touraine, sont recherchés et appréciés les fromages, de Sainte Maure de Touraine, petit traversin légèrement tronconique ; le Lochois ou Valençay, pyramidal et tronqué, ainsi que le petit rond de Cussay. Leurs formes suggèrent l'amour, la lascivité et la fertilité que représente la chèvre, reine des champs. La descendance d'Amalthée poursuivait son existence privilégiée dans une ruralité accueillante, fière de l'originalité de ses terres, de son climat, de ses paysages ainsi que de ses animaux rustiques. Les maisonnées, en général, affectionnaient cette créature aimante, fantasque et vagabonde, gourmande et caressante, diablesse de la ferme.

...Au zéro-paturage

Or, dès le début de notre siècle, inspirés par l'expérience qui se révéla finalement malheureuse des 18 000 chèvres, enfermées par lots dans des communes du Mont d'Or, dans le Lyonnais, au cours du XIXe siècle et que vante le tour de France par deux enfants de G. Bruno, 1877(3), des éleveurs, en particulier Joseph Crepin(2), appuyés par des personnalités scientifiques, comme Edmond Perrier, Directeur du Muséum réhabilitent la chèvre et la font entrer dans le processus intensif de la modernité. Joseph Crepin, l'apôtre de la chèvre, découvre les qualités des caprins de race alpine, leur rusticité et leur belle capacité laitière "au moins 800 à 900 litres par an, qu'il s'agit d'améliorer encore. Ainsi, regroupe-t-il des chèvres alpines, en stabulation constante, au Val-Girard à Paris ne sortant que par la belle saison, pendant 2 heures dans un parcours fort réduit" (pages 252-253 de "La Chèvre", Hachette, 1906).

C'est ainsi que, par le chemin de fer, arrivent en Touraine en 1923 les premières chèvres en provenance des Alpes, « ces chèvres qui, bien soignées, peuvent conserver leur lactation sans la renouveler par une nouvelle gestation, pendant deux et même trois années successives. » Joseph Crepin affirme que « son élevage possédait des chèvres alpines, donnant encore un maximum de lait à 15 ans » (page 303). « En 1930, à Mâcon, un concours laitier de 24 h, une chèvre adulte fait 7,180 kg de lait, une jeune d'un an 4 kg. Vive les Alpines(4) ! » En 1931, à Mâcon, fondation du premier syndicat caprin(4).

Il faut, cependant, attendre les années 1960 pour que, répondant à la décision de modernisation de l'agriculture, la production animale fasse entrer l'élevage caprin dans le cycle de l'intensivité, qui devait améliorer la sélection et le rendement laitier de la chèvre. Ainsi, en 1958, naît, à Tours, la revue spécialisée "La Chèvre".

La fin des paysans, liée à celle de la polyculture élevage remplacée par la spécialisation a précipité et amplifié le mouvement de concentration caprin et de confinement des animaux en ateliers intensifs. Ainsi selon "La Chèvre" n°201, mars avril 1994, « en Poitou-Charentes, région qui, avec 260 000 chèvres en 1993, représente 35 % du cheptel français, il existe encore en 1979, 13 900 fermes, possédant 18 chèvres en moyenne, plus que 3 600 avec 70 chèvres en 1992 ; la prévision annonce seulement 1 900 exploitations en 1998, avec 140 chèvres en moyenne. »

Du zéro-pâturage au hors-sol

Faisant fi des ethno et écosystèmes, dans le seul but d'augmenter le rendement laitier, la productivité a décidé de ne retenir que les chèvres de races Alpines et Saanen, considérées comme les championnes de la lactation qu'il s'agit d'améliorer encore bien que donnant déjà, en moyenne, « 800 à 900 kg par an, exceptionnellement de 1 000 à 1 200 kg » selon Joseph Crepin (La Chèvre, Hachette, 1906). Ainsi, en quelques décennies ont disparu races et diversités locales, richesses de notre patrimoine, représentations de la subtilité et des différences de saveurs des fromages de chèvres de nos provinces et de nos pays, Chèvres de la Drôme, du Sundgau en Alsace, des Albères ou Catalane, du Massif Central, de la haute Roya, du Berry, de la blanche de Cévennes, des Fossés en Bretagne et en Normandie etc. et sont menacés de disparition les races Poitevine, Pyrénéenne, du Rove. La science productiviste fait bénéficier le caprin de techniques toujours nouvelles, de sélection génétique, d'écornage, d'insémination artificielle, de désaisonnement, de traite mécanique, voire de transplantations embryonnaires, ainsi que de logements et d'aliments sophistiqués. Ainsi, La conférence caprine internationale se tenant à New-Dehli en Mars 1992, réunissant 750 spécialistes de 50 pays, affirme que « La chèvre mange de tout » et « qu'elle peut utiliser aussi bien les sous-produits industriels que les vaches, notamment les farines de viandes, de plumes hydrolysées, de graisse ou d'urée. Les matières grasses du lait sont sous la dépendance des sources cellulosiques et lipidiques de la ration, alors que le taux protéique dépend surtout du niveau énergétique de la ration. » Ces résultats sont une confirmation des observations effectuées en France, depuis quelques années (Pierre Morand-Fehr, station de Nutrition et Alimentation, INRA, La Chèvre n°190 mai-juin 1992).

Néanmoins, les résultats du Contrôle laitier 1995, publiés par l'Institut de l'élevage, pour un total de 240 672 chèvres, en quasi-totalité de races Alpine et Saanen (La France compte 755 000 chèvres) s'avèrent mauvais. En effet, la chèvre donne en moyenne 724 kg de lait par an, pour une durée de lactation de 267 jours. Stressée, fragilisée, elle n'atteint pas en moyenne trois lactations (2,8) ! Aussi, est-elle sacrifiée à quatre ans ! Or, la bouche de la chèvre n'est faite qu'à quatre ans. Son meilleur rendement se situait entre quatre et huit ans, ce qui correspond à sa nature. Cette production se révèle fâcheuse quand on la compare à celle, productiviste déjà, mais à ses débuts, du Mont d'Or en 1830. En effet, selon un rapport de M. Grognier, professeur à l'École royale vétérinaire de Lyon « La chèvre du Mont d'Or produit généralement jusqu'à l'âge de 15 ans » (J. Crepin, "La Chèvre", pages 117 et 118). Or, G. Bruno dans "Le tour de France par deux enfants" en 1877, mentionne qu'elle donne « jusqu'à 600 litres par an. »

Appel pour une libération

Conscient du danger que représente l'élevage industriel :

- pour la santé de l'élevage : « en 1979, un seul homme suffit pour s'occuper, suivant le cas, de 10 000 poules pondeuses, 20 000 poulets de chair, 80 truies et leur portée, 3 500 porcs à l'engrais, 300 à 400 jeunes bovins ou 65 vaches laitières » selon "Le stress en élevage intensif" par les Docteurs Vétérinaires R. Dantzer et P. Mormède, INRA, Masson, 1979. Un seul homme pour s'occuper de 135 chèvres dans le système d'alimentation sèche selon "La Chèvre", n° 217, décembre 1996 ;

- pour la santé de l'animal : « les animaux qui y sont soumis souffrent de troubles physiologiques (diminution de l'appétit et de l'activité génésique, ulcères gastro-œsophasiens) et comportements graves (picage chez les poulets, caudophagies chez les porcs, manifestations agressives) auxquels on « remédie » par des mutilations ou des appareillages (débeccage des poulets, pose d'œillères). Le stress en élevage intensif présente pour les performances zootechniques elles-mêmes, des inconvénients tels qu'on peut se demander si ce type d'élevage ne correspond pas, aujourd'hui, à une logique inavouée totalement différente de celle, productiviste, qui constitue sa raison d'être officielle » (Jean-Pierre Digard, L'homme et les animaux domestiques, Fayard, 1990). Ainsi, la chèvre est-elle frappée, depuis les années 1980, du Caprine arthritis encephalitis virus ou Caev, virus à évolution lente qui « infeste très largement le cheptel français, l'uniformisation des races caprines lui a facilité une expansion rapide. Terrible caractéristique des rétrovirus : qu'il s'agisse du sida humain, de la leucose bovine, du maëdi ou du CAEV, un individu contaminé peut rester plusieurs années avant d'extérioriser sa maladie, mais ce porteur sain est d'ores et déjà à même de contaminer un organisme neuf » ("La Chèvre", par Jean-Christophe Corcy, la Maison rustique, 1991) ;

- pour la santé du milieu : en effet l'industrialisation du vivant concourt par sa concentration, ses tristes hangars, ses lisiers, à un environnement défiguré, des paysages détériorés, une eau nitratée ;

- pour la santé du consommateur : « Aux Pays-Bas, l'inspection sanitaire indique, dans son rapport de 1995, que 51,90 % des volailles vendues dans ce pays sont contaminées par des salmonelles ou autres bactéries » (La France Agricole, 23 août 1996).

L'élevage industriel contribue aussi à la montée du chômage et au délabrement social ; l'agriculture comptait 6 200 000 actifs en 1955, plus que 1 600 000 en 1993, selon "Quid" 1996.

Inquiet, car ce système dévastateur, n'ayant besoin ni de sol ni de main d'œuvre, mène à la domination de Sociétés de capitaux souvent étrangères à l'agriculture qui transforment nos libres éleveurs paysans en tâcherons. En outre, il permet à une ferme-usine de se délocaliser au gré du coût de la ressource humaine, abandonnant ainsi un environnement dévasté pour en dégrader un autre.

Attaché à préserver et même à reconquérir les 600 terroirs qui font de la France le jardin du monde.

Je suggère l'abandon de ce type d'élevage et sa dispersion, sous forme traditionnelle, à dimension humaine, sur l'ensemble de l'hexagone. D'autant que notre sentiment à l'égard de l'animal a changé. Ainsi, des scientifiques, des juristes, un religieux, tous de renom, demandent une révision du Code civil afin que l'animal soit considéré comme un être sensible, ressentant la souffrance et non plus comme une chose(5). Simultanément, en rétablissant les droits d'usages immémoriaux, nos paysages pourraient être entretenus par les animaux de ferme, comme c'est leur vocation, et non plus par broyeurs et produits chimiques, comme nous le faisons actuellement, sans penser à l'état du milieu que nous laissons à nos enfants. Ainsi, en Indre et Loire, nous possédons environ 250 000 hectares de bois, forêts, landes, friches, jachères qui pourraient nourrir des milliers d'animaux de ferme, notamment d'ovins, de caprins, de porcins, de volailles. En 1850, le département totalise 350 000 ovins et caprins, la plupart vivant en extensif, plus que 65 000 en 1995 ! Le nombre d'humains est cependant passé de 317 000 à 540 000.

À l'instar de la chèvre, emblème de la liberté et de la joie de vivre, résistons et ouvrons la voie au XXIe siècle. Notre bienfaitrice, bien que fragilisée, sans muscle, le poil lisse, le regard triste, ne se dandinant plus, tient tête cependant dans sa prison à notre folie productiviste, en donnant moins de lait et en écourtant son existence, comme études et statistiques le prouvent. Formons et rétribuons dans chaque département des bergers, des chevriers, des gardiens, avec des règlements par cantons ou communes, sous la houlette des paysans et de la Chambre d'agriculture. Au bout d'un certain temps, aidons-les à s'installer. Établissons des lois respectueuses des droits de l'homme, de l'animal, du milieu. Comme en 1789, montrons l'exemple et entraînons l'Univers. Libérons nos animaux de ferme, nos espaces nous le permettent et nous appellent. Vite, nos bourgs, nos villages, nos hameaux désertés seront à nouveau habités et égayés par la présence radieuse et bariolée de nos amis. Ainsi, nos pays renaîtront pour le charme, la beauté, la qualité de vie de nos habitants et de leurs hôtes.

Jean Domec, 1997


Notes :

(1) "Prescrire du lait de chèvre en pédiatrie : révolutionnaire ?" par le Docteur T. Grzesiak. "Le concours médical", 28, 1989.
(2) "La chèvre" par Joseph Crepin.
(3) "Le tour de France par deux enfants" 1877, réédition en 1977, Librairie Belin.
(4) "La mémoire de la chèvre", La Chèvre, n° 200, janvier 1994.
(5) "Le monde" 13/05/1994, communiqué de "la ligue française des Droits de l'animal".

Bibliographie

"La Chèvre", n° 41 de la Société d'Ethnozootechnie : "Introduction du président R. Laurans, et "De la question des chèvres au XVIIIe siècle" par D. Solakian.
Maison rustique 1762.
"Larousse ménager" 1926, réédité en 1949.
"La Chèvre" : E. Quittet, la Maison rustique, 1981.
"Révolution et espaces forestiers", L'Harmattan 1989, communication de Denis Woronoff.
"La Chèvre" par Michel de Simiane, Rustica 1995.
"La Chèvre", revue professionnelle.
"Le Folklore de Touraine" par Jacques Feneant et Maryse Leveel, CLD, 1989.
"Le stress en élevage intensif" par les Docteurs Vétérinaires R. Dantzer et P. Mormède. INRA Masson 1979.
"L'homme et les animaux domestiques" par Jean-Pierre Digard, Fayard, 1989.