L'homme tue les animaux pour se nourrir, se v�tir, se parer, s'instruire, parader et m�me se distraire. N�anmoins, ce n'est que depuis la mise en pratique de la th�orie de � l'animal-machine � de Ren� Descartes (1596-1650), que nous avons progressivement consid�r� la b�te comme un produit et non plus comme un �tre vivant, dou� de sensibilit� et de sentiments.
Ainsi, avons-nous class� les animaux en utiles ou nuisibles, et avons assist� � un immense trafic d'animaux exotiques et � leur exhibition dans des zoos, des cirques et chez des particuliers. En outre, nous avons diss�qu� des animaux vivants pour les besoins de la recherche scientifique !
Simultan�ment, au nom de l'�l�vation de notre niveau de vie, d�s le XIXe si�cle, la naissance de la zootechnie et de l'enseignement agricole obligatoire, en 1848, nous maltraitons une multitude de nos sœurs et fr�res inf�rieurs.
Cette conception m�caniste de l'animal, malgr� une grande r�sistance paysanne, a permis la syst�matisation de l'exploitation intensive des animaux qui nous prodiguent viandes, lait, œufs.
Notre consommation de viandes est pass�e de 19 kg par t�te d'habitant et par an en 1800, � 40 kg en 1900 et 110 kg en 2000 !
En 1859, ouvre � Paris la premi�re boucherie chevaline. La consommation de viande de cheval avait �t� interdite par l'Eglise en 732, par le pape Gr�goire III du fait des services �minents que cet animal rendait � l'homme.
Aujourd'hui, la France est un des premiers pays au monde consommateur de prot�ines animales !
Aussi, comprenons-nous bien le po�te allemand Henri Heine (1797-1856) quand � il se dit persuad� que les �nes, quand ils s'insultent entre eux, n'ont pas de plus sanglante injure que de se traiter d'Hommes !�
Jean Domec, 2002