Vivons en harmonie avec le ciel et la terre

Aux Etats-Unis, des millions d'animaux de ferme ont succombé, victimes de la canicule. En France, entre le jeudi 20 et le vendredi 21 juillet à midi, ce sont 1 200 000 volailles, en Bretagne, qui sont mortes !

Ainsi, peut-on, par quelques coupures de journaux, découvrir l'ampleur du désastre de l'élevage productiviste, né avec la zootechnie au milieu du siècle dernier et qui, devenu fou, se moque de la santé de l'éleveur, de l'animal, du milieu et du consommateur. Nos bienfaiteurs, les animaux de ferme, ne survivent-ils pas, dans ces usines à lait, à œufs, à viandes, cachés, concentrés, gavés, stressés ? Or, comment le grand public peut-il en prendre conscience alors que la pub parle de terroirs et inonde les médias et les boîtes à lettres d'affiches et d'images avec des animaux à l'herbe, au sein d'une campagne idéalisée !

À nous de comprendre que notre véritable intérêt, à l'aurore de l'an 2000, est de rompre avec le marché généralisé afin de rétablir une paysannerie prospère et nombreuse, à l'échelle humaine, animale, végétale. Inventons donc, avec les immenses moyens de la modernité, un art de vivre conforme au monde qui n'a qu'une âme, qui végète avec les plantes, sent chez l'animal et raisonne chez l'homme.

Vivons en harmonie avec le ciel et la terre, avec pour tous les êtres, un lieu, une demeure, un pays, un paysage. Nos bourgs, nos villages, nos hameaux, nos espaces nous tendent les bras.

Jean Domec, 1995