Chèvre et parcours

pleine chèvre ou trace
Sente de la chèvre qui bâille : le livre

Lire La Chèvre jaune & Balade caprine à travers la littérature tourangelle

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« les chèvres paissent dans les bois et sur les sommets du Lycée, broutant des ronces épineuses et les broussailles qui se plaisent sur les lieux escarpés ; et d'elles-mêmes, ayant de la mémoire, elles rentrent au bercail, y ramènent leurs petits, et ont peine à franchir le seuil avec leur pis gonflé. »

Sente de la chèvre qui bâille : Cabrioles de quatre chevrettes sur un muret

« Le contrôle du passé dépend surtout de la discipline de la mémoire. S'assurer que tous les documents s'accordent avec l'orthodoxie du moment n'est qu'un acte mécanique. Il est aussi nécessaire de se rappeler que les événements se sont déroulés de la manière désirée. Et s'il faut rajuster ses souvenirs ou altérer des documents, il est alors nécessaire d'oublier que l'on a agi ainsi. »

« Nous commandons à la matière, puisque nous commandons à l'esprit. La réalité est à l'intérieur du crâne. (...) Il faut vous débarrasser l'esprit de vos idées du XIXe siècle sur les lois de la nature. Nous faisons les lois de la nature. »

« Nous commandons à la vie, Winston. À tous ses niveaux. Vous vous imaginez qu'il y a quelque chose qui s'appelle la nature humaine qui sera outragé par ce que nous faisons et se retournera contre nous. Mais nous créons la nature humaine. L'homme est infiniment malléable. Peut-être revenez-vous à votre ancienne idée que les prolétaires ou les esclaves se soulèveront et nous renverseront ? Ôtez-vous cela de l'esprit. Ils sont aussi impuissants que des animaux. L'humanité, c'est le Parti. Les autres sont extérieurs, en dehors de la question. »

George , Nineteen Eighty-Four (), 1948/49
(trad. Amélie Audiberti).

***

En 1984, au détour d'un chemin, trois regards se croisent. Nul ne sait lequel fit la décision. Est-ce celui attendri de Jean, la douceur qu'exprimait Bichette ou la pointe mutine de Roussette ? Un nouveau parcours commence pourtant là, à cet instant.

Celui-ci, long d'à peine quelques centaines de pas, sera sensible à la variété des essences, à leur lente transformation au gré des caprices du temps et des saisons, à la réflexion et aux rencontres qu'il suscitera.

Aux pas de Bichette et de Roussette succèderont ceux de Touraine, Pâquerette... L'attention d'Agnès sera toujours en éveil pour promptement protéger quelques arbrisseaux prometteurs de la gourmandise caprine. Pourtant, si par mégarde l'œil n'est pas assez vif, l'alchimie due à cette rencontre composera un savoureux fromage, et la gourmandise aura visage humain !

Est-ce elle qui attirera des dizaines d'enfants de cours élémentaires, un bonze Thaï, des étudiants Iraniens, un éleveur Burkinabé, des centaines de passants d'horizons si divers ? Ou, plus simplement, le plaisir de retrouver ces gestes, de l'homme et de l'animal au milieu d'un pré, chantés par les poètes.

Ce parcours suscite le verbe, son perpétuel renouvellement, ses variations leitmotive. Dans cette « sente de la qui bâille » vous en trouverez des traces écrites et enchevêtrées.

Christian Domec, 2005


s'en est allé ce 28 octobre 2005 à 16 heures.

Sente de la chèvre qui bâille : Les délices du bois, l'adieu - Touraine, Roussette et Jean - Antoine Meunier, 1995




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