Il me semble que nous sommes en train d'assister au début d'un mouvement inverse à celui que nous avons vécu depuis plus de trente ans.
En effet, la mode du super, de l'hyper, de la marchandise spectacle, se révèle ne plus correspondre au besoin de convivialité que nous éprouvons tous. Aussi notre pays, qui a légiféré dans l'universel avec les Droits de l'homme, reprend le chemin du petit qui a fait sa grandeur.
À Saint-Avertin, une rénovation heureuse du centre-ville, des artisans et commerçants accueillants, un marché animé le mercredi avec, entre autres, de vrais petits paysans, font que les habitants et hôtes sont enchantés de flâner à travers les rues de la cité et de se réconforter les uns les autres en entretenant mille conversations.
Boire un petit café tout en lisant son journal, partager un petit blanc tout en bavardant avec son prochain, n'est-ce pas respirer la vie et toute sa chaleur humaine ? N'en ressentons-nous pas un grand besoin au moment même où les moyens de communication nous éloignent du plus lointain ou du plus proche ?
En cette fin de siècle, la personne humaine ne recherche-t-elle pas une atmosphère pleine d'entrain ? Eh bien, elle peut l'avoir en parcourant les artères et en fréquentant les commerces de son quartier.
Jean Domec, 1997