Lire La Chèvre jaune & Balade caprine à travers la littérature tourangelle
La plupart des acheteurs de fromages d'appellation d'origine (AOC), guidés par la publicité s'imaginent que :
- les vaches pâturent dans de riches herbages,
- les brebis du rayon de Roquefort parcourent quotidiennement, dès le printemps, les plateaux des Causses à la recherche d'herbes odoriférantes sous la houlette d'un berger à la moustache gauloise à la pipe méditative du sage,
- les chèvres, déesses des champs, savourent épines, feuillages, ramages, à travers haies et bocages ou mieux encore, gambadent dans nos montagnes.
Or, nous sommes bien éloignés de cette vision idyllique. En effet, en général, les Cahiers des charges épousent la règle du jeu des normes de l'exploitation intensive des animaux autrefois de la ferme.
Ils permettent, entre autres, l'enfermement des herbivores ruminants une partie de l'année sinon pendant toute leur existence, l'insémination artificielle, la traite mécanique. Ils autorisent comme appoints pour leur alimentation concentrés et même ensilages (sauf à ma connaissance, le Comté de Beaufort, le Reblochon, le Salers).
Ils ignorent l'obligation de la présence humaine de vachers, bergers, chevriers, alors que ces animaux sensibles et sentimentaux en ont besoin pour s'épanouir pleinement au sein de leur milieu naturel, pâturages et parcours, et resplendir de santé.
Aussi, je souhaite pour que notre pays pérennise sa réputation mondiale d'art de bonne chère que l'Institut national des appellations d'origine (Inao) exige des producteurs de lait de vache, de brebis, de chèvre, de répondre aux exigences d'un élevage naturel extensif, qui obéit aux lois de la nature.
Ainsi sera respectée l'authenticité du terroir des 34 Fromages qui bénéficient de la prestigieuse appellation d'origine.
Jean Domec, 2002
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