Céline Bousquet, élève à l'école vétérinaire de Toulouse, a mené une enquête sur les maladies présentes dans trente élevages intensifs caprins des Deux-Sèvres. Ce futur docteur vétérinaire constate que leur durée de longévité naturelle se situe au-delà de 10 ans !
La forcerie intensive de leur exploitation fait que les abcès caséeux, notamment à la mammelle, sont présents dans presque tous les élevages ; ils touchent deux chèvres sur trois ! Les pathologies digestives se déclarent sur 36% des animaux ; deux chèvres sur trois développent des maladies polymorphes comme le CAEV et les mycoplasmoses...
Après lecture de cet ouvrage, nous ne nous étonnons pas que les chèvres, en exploitation intensive, soient frappées de la forme moderne de la tremblante que des spécialistes craignent être la forme caprine et ovine de la « maladie de la Vache Folle ».
Aussi, est-il temps que les zootechnocrates se rendent compte que la chèvre domestique est un animal affectueux, qui a besoin de la présence humaine et de la chaleur de la maisonnée. Pour assurer une bonne santé et un lait de terroir à la chèvre, la reine des champs demande que les hommes l'élèvent en extensif et en petit nombre, avec la présence d'un chevrier(ère). Ainsi, peut-elle jouir pleinement de ses droits immémoriaux, qui lui assurent son alimentation toute l'année de « bois, herbage, feuillage, ramage ».
En effet, la reine du monde, agile, capricieuse, aimante, à la vue perçante, à l'odorat subtil ; celle qui gravit les collines, parcourt les landes, jachères, friches, sous-bois, ne peut se passer de la présence humaine, tant elle réclame l'affection d'un maître et la chaleur d'une maisonnée.
Aussi, ne résistera-t-elle plus longtemps aux affres de son exploitation industrielle. Merci à la jeune et courageuse élève de l'école vétérinaire de Toulouse de tirer le signal d'alarme.
Jean Domec, 2004