Pour une joie de vivre !

pleine chèvre ou trace
Sente de la chèvre qui bâille : le livre

Lire La Chèvre jaune & Balade caprine à travers la littérature tourangelle

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La chèvre a été domestiquée par l'homme 7 500 ans avant notre ère. Cette relation entre l'homme et l'animal s'est concrétisée par de grands bienfaits, un lait savoureux au goût nuancé selon les variétés caprines, les terroirs, les parcours, les saisons, donnant quatre-vingt-trois fromages à notre pays, typés et différenciés. La générosité de la chèvre n'a-t-elle pas été chantée par les plus grands poètes ?

Or, victime de la folie des « trente glorieuses » appelées déjà « trente piteuses », notre bienfaitrice, happée par le scientisme, a été enfermée, en nombre de plus en plus important, dans des ateliers intensifs. Elle a été parfois inséminée, décornée, voire victime de transplantations embryonnaires, nourrie de plus en plus artificiellement, sacrifiée après une existence dénaturée à deux ans et sept mois d'âge moyen de production !

Et bien, est-ce être passéiste et pessimiste que de demander la libération des biquettes afin de les faire vivre dans leur milieu naturel (bois, forêts, landes, jachères, friches) pour qu'elles retrouvent épanouissement et santé ? Débroussailleuses nées, les chèvres entretiendraient mieux nos paysages que broyeurs et produits chimiques. De plus, l'extensif exigerait la création de nombreuses fermes à l'échelle humaine, donc des emplois « verts ».

Ainsi, les caprins contribueraient-ils à repeupler nos campagnes, à les égayer, à attirer les touristes, entraînant, par leur présence et celle d'autres animaux de ferme, la joie de vivre que réclament les habitants du XXIe siècle.

Jean Domec, 1998




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