Feux de forêts... Appel aux élus

Sente de la chèvre qui bâille : le livre

Lire La Chèvre jaune & Balade caprine à travers la littérature tourangelle

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Les feux de forêts se multiplient et prennent parfois des allures catastrophiques. Or, pour créer un pare-feu, il existe deux possibilités, la machine ou la dent animale, notamment celle de la chèvre et du mouton.

La machine va vite, mais coûte cher et laisse un terrain nu et dévasté. Le débroussaillage animal, par contre, contribue à une activité économique, respectant la nature.

Selon « Les Temps modernes » [1], les experts du commissariat au plan ont procédé en 1990 à une estimation du montant des dépenses pour lutter contre les incendies de forêts. En ne prenant en compte que les coûts directs liés à l'emploi de canadairs, aux brigades de pompiers et au reboisement, on arrivait à un montant d'environ 2 000 Francs par hectare et par an. En revanche, un élevage ovin de 200 à 300 têtes ne revenait qu'à 250 Francs.

En dernière analyse, on privilégie la première solution, la plus lourde, parce que en l'absence de primes compensatoires et en raison du bas niveau des prix, l'éleveur d'ovins ne peut rémunérer le capital qu'il a investi et doit donc cesser son activité ! Aussi, les experts concluent « aux limites de l'analyse économique compte tenu de la complexité des paramètres en jeu ».

Les experts ont baissé les bras, car ils ne pouvaient pas évaluer ce que « l'horreur économique » de notre système s'avère incapable de penser à estimer : le coût moral et physique des personnes victimes du sinistre, les habitants, le tourisme, les pompiers, les pilotes des canadairs, les bénévoles, leurs blessures, les conséquences à long terme sur leur santé, la destruction des maisons, des paysages, des animaux, des plantes... Enfin, la dimension psychologique, sociale, esthétique. De plus, l'agriculture étant considérée comme « une marchandise comme une autre », les prix de la viande, du lait, de la laine, de la peau et la non-reconnaissance par les collectivités de la rétribution convenable de l'entretien de la nature, ne permettent pas aux éleveurs, bergers, chevriers de vivre.

Aussi, Mesdames et Messieurs les Décideurs politiques, nous faisons appel à vous pour que vous donniez aux experts la possibilité de faire un vrai prix de revient. Les résultats ne se feront pas attendre, la reconquête du monde rural s'amorcera, avec à la clef des milliers de fermes à dimension humaine, animale et environnementale, donc des milliers d'emplois et la sauvegarde de la nature.

Jean Domec, 1997


[1] « Nature de l'écologie » par Pierre Alphandéry, Pierre Bitoun et Yves Dupont, Les Temps modernes, n° 560, mars 1993.




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