Lire La Chèvre jaune & Balade caprine à travers la littérature tourangelle
Heureux sont les habitants de Joué d'avoir, au cœur de la ville, un coq qui chante et annonce, jour après jour, la fin des ténèbres et la lumière naissante.
Nous avons aussi la chance, habitant Saint-Avertin, de bénéficier, comme hôte, d'un magnifique coq géline de Touraine. Quel réconfort de l'entendre quotidiennement couvrir l'infernale rumeur de la circulation autoroutière, manifestant sa présence en chantant quatre fois la nuit avant que le jour ne se lève.
Quelle merveille au cours de la journée, de le voir au milieu des poules, marcher majestueusement, sûr de son courage et fier de sa beauté, tout en s'occupant avec soin et parfois inquiétude de ses compagnes.
En effet, il ne les perd jamais de vue, allant chercher et ramenant celle qui s'égare, tout en égayant la communauté de ses modulations. Le coq se révèle l'incarnation de la courtoisie, en effet, galant il ne mange jamais avant que les poules ne se soient rassasiées. De plus, ce superbe gallinacé symbolise dans notre mémoire, non seulement la lumière et la résurrection, mais encore la farouche indépendance de notre pays.
Au moment où l'être humain se détache du sol, fasciné par la machine qui l'éloigne de la nature charnelle et sensuelle, le coq ne devrait-il pas prendre une place de plus en plus importante dans notre cœur, ainsi d'ailleurs que tous les animaux de la crétion ?
C'est pourquoi, je souhaite longue vie au chant du coq de Joué.
Jean Domec, 1998
édité par Christian Domec - xhtml - css - roseau - stat - rss - màj - m@nuscrit - potière