Les gamins venaient ici traire les chèvres

pleine chèvre ou trace
Sente de la chèvre qui bâille : le livre

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Les bribes de descriptions relevées ci-dessous viennent de l'excellent site de Christine Lapostolle

Les chèvres, ce sont des animaux à dimensions humaines.

Elles sont dehors presque toute l'année – sauf la nuit, bien sûr. Elles peuvent très facilement s'échapper pour aller manger ailleurs.

Les chèvres ce n'est pas comme les moutons. Elles se lèvent sur les pattes arrière, et puis elles passent par-dessus la clôture ! Quand il y en a une qui s'y met, tout le monde s'en va.

Je fais tout à la main. Je fais la traite à la main. Quand on a plus de chèvres, il faut monter une machine à traire, ça entraine d'autres investissements, que je n'avais pas envie de faire.

J'ai défriché des terrains. Avec les gens du village on a aussi défriché les chemins, pour accéder. Il y avait plein de chemins qui étaient complètement bouchés.

Autrefois ici c'était très caractéristique des bords de côte : les paysans étaient marins-paysans. Ils avaient un petit élevage : une vache pour les plus riches, un cochon, un grand champ pour cultiver des pommes de terre et un peu de légumes.

Des chèvres dans le coin, il n'y en avait pas. Sur la commune nous sommes deux à être paysans.

Je n'ai pas de prime, je n'ai pas d'aide. Je n'ai pas besoin d'aide. Les aides c'est toujours en contrepartie de quelque chose…

S'il n'y a plus d'herbe, il n'y a plus de lait. Quand tu as un petit élevage ça va vite. Et quand tu as un salaire qui déjà n'est pas trop élevé, ça va vite que tu passes de pas grand chose à encore moins. La production de fromage c'est en gros de mars à novembre. Autrement les chèvres n'ont pas de lait.

Les chevreaux naissent au mois de février, le nombre est variable. Une chèvre en fait un ou deux. Ça dépend comment elle est au moment de la saillie.

Je les élève sous la mère. Pendant qu'ils sont sous la mère, je ne fais pas de fromage.

Je suis attaché à mes chèvres. La chèvre c'est un animal curieux, un animal qui vient vers les gens. Je suis attaché mais je suis issu d'un milieu agricole – avec mes parents, mes grands-parents, j'ai toujours vu des animaux destinés à être consommés. Je n'ai pas d'état d'âme quand il faut tuer un chevreau. C'est dû à mes origines.

Quand tu es agriculteur bio, tu n'achètes rien : tu produis ce dont tu as besoin pour tes animaux : c'est toi qui produis ton herbe, ce n'est pas l'engrais que tu as mis. Tu es un paysan comme ce qu'on appelait un paysan autrefois. Mais on ne peut pas parler de retour au bio, c'est marginal.

Je pense que les gens ont perdu le sens de l'alimentation. C'est quelque chose dont on parle et qui est aussi vite oublié. Avec le pouvoir de la grande distribution. On a très peur des grandes crises agricoles, mais on a tout repris comme avant. En pire.

Manger des légumes accompagnés de viande et non pas de la viande accompagnée de légumes…

Si c'était à refaire ? je ferais pareil. Peut-être plus berger. En itinérance avec un troupeau de chèvres. J'aime bien garder les chèvres. Je vais avec elles au bord de la côte, j'aime les regarder. À la différence des moutons ou des bovins, les chèvres cueillent. Quand elles en ont marre de manger tel truc, elles vont manger autre chose…

Au marché les gens te parlaient. Beaucoup étaient orginaires du milieu paysan. Ils s'intéressaient, il y avait des échanges, des discussions. La relation vendeur/consommateur n'était pas la même. D'ailleurs ce n'étaient pas des consommateurs, je n'employais jamais ce mot-là. Les gens causaient. Ils se mettaient très vite à raconter…il y avait une espèce de tissu…ça a changé. Les gens qui sont là maintenant sont là pour un mois. On est dans une relation de bonjour/bonsoir. Il y a toujours des gens avec qui on accroche, c'est vrai.

Les gamins venaient ici traire les chèvres. Pendant les deux mois d'été il y avait plein de monde. Les parents laissaient les gamins…Aujourd'hui ça n'intéresse plus beaucoup les gens ce côté-là. On est plus sur le côté surf… Je ne vais pas transformer la ferme en zoo, ni en musée…

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Jean-Yves, éleveur de chèvre, Christine Lapostolle, 2006


Pour chevroter dans la sente, il suffit de proposer un texte en contactant directement christian(à)domec.net.




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