La Chèvre vue par Furetière

Sente de la chèvre qui bâille : le livre

Lire La Chèvre jaune & Balade caprine à travers la littérature tourangelle

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CHEVRE. ſ. f. Animal domeſtique qu'on nourrit en trouppeaux. C'eſt la femelle du bouc. On ſe ſert du poil de chevre à faire des chapeaux & des camelots ; de leur lait à faire des fromages ; & même quelques pauvres gens mangent leurs chairs. En Latin capra, d'où ce mot vient, & que Varron ſoûtient avoir été dit comme carpa, de carpere, brouter.

Il y a auſſi des chevres ſauvages, qui ſont les chamois, dont les peaux ſont fort eſtimées.

CHEVRE, ſe dit proverbialement en ces phraſes, Prendre la chevre, c'eſt, Se faſcher, ſe mettre en colere legerement  c'eſt la même choſe que Se cabrer, qui vient auſſi du mot de chevre. On dit, On ne peut pas ſauver la chevre & les choux, pour dire, mettre une affaire à l'abri de toutes ſortes d'inconvenients. On dit auſſi des choſes qui n'ont aucune liaiſon enſemble, Cela s'entretient comme crottes de chevres. On dit auſſi, que là où la chevre eſt attachée, il faut qu'elle broute, pour dire, qu'il faut s'accommoder aux choſes avec leſquelles on a de l'engagement. On appelle barbe de chevre, un homme qui n'a de la barbe que ſous le menton & par bouquets. On dit auſſi, qu'un homme aimeroit une chevre coiffée, lors qu'il n'eſt pas degouſté en amour, que toutes les femmes lui ſont bonnes.

CHEVREAU, ou Cabril. ſ. m. Le petit d'une chevre. On mange des quartiers de chevreaux auſſi-bien que des quartier d'agneaux. On l'appelle autrement cabrit.

Le Dictionnaire universel, , 1688-1690




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