La Chèvre de Monsieur Domec

pleine chèvre ou trace
Sente de la chèvre qui bâille : le livre

Lire La Chèvre jaune & Balade caprine à travers la littérature tourangelle

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« Le rédacteur M. Naaktgeboren a rencontré un adhérent remarquable, M. Domec, qui malgré son âge reste très actif et milite pour défendre la chèvre.

Nous nous sommes promenés dans le bois derrière la maison de M. et Mme Domec à Saint-Avertin et durant cette promenade, Pâquerette la chèvre de M. Domec nous a accompagnés. M. Domec raconte :

« Je vais avoir 75 ans et vis entouré de chèvres et de volailles. Tout ce petit monde remplit de joies et de peines, comme la vie, notre maisonnée.

Depuis un peu plus de deux ans, Pâquerette est ma seule compagne caprine, au printemps elle est entrée dans sa neuvième année. Au printemps 1996, elle a donné naissance à deux magnifiques chevreaux. Depuis lors, vu mon âge et son âge elle ne rencontre plus le bouc pour l'accouplement. Mais elle nous donne toujours du lait ; ce 26 juin, un litre et demi d'un lait délicieux. Sa mère en donna jusqu'à l'âge de 15 ans. »

Depuis 17 ans, je suis à la disposition de mes animaux et un ami m'a dit : « c'est toi qui es au piquet ! » »

Tu ne sors pas souvent ?

« Non, non, mon cher Cornelis, pas du tout, inlassablement du lever du jour jusqu'à la tombée de la nuit, j'accompagne mes chèvres, aujourd'hui seulement ma dernière chèvre Pâquerette, dans ses promenades et ses repos. J'ai la chance de disposer d'environ deux hectares et demi de pâturages et de sous-bois.

J'aime lire, écrire et parfois chantonner. Aussi, je fais participer mes chèvres à mes lectures, écrits que je leurs lis à haute voix et parfois je chantonne. J'ai remarqué combien elles appréciaient les paroles et les refrains humains.

Les anciens ont vu juste quand ils ont accordé à l'espèce caprine, comme droits d'usages « bois, herbage, feuillage, ramage ». Gourmandes et gourmettes, les chèvres se nourrissent selon leurs envies tout au long du parcours, ne perdant jamais le contact avec leurs maîtres. Ce sont des animaux domestiques attachés à une maison et à un(e) maître(esse).

Entre le mois de février et jusqu'à la fin du mois de mai elles affectionnent l'herbe tendre, elles préfèrent les feuillages et les ramages en été, en automne sont friandes de glands, de marrons d'inde et de pommes tombées, aussi le gardien doit être vigilant car un excès peut entraîner une météorisation et bien d'autres maux, ronces, lierres et ramilles font leur délice en hiver. »

C'est très intéressant d'observer la chèvre manger une plante puis une autre. Tu lui parles et la conduis comme autrefois chaque chevrier conduisait son petit troupeau. Certainement tu ne dois pas être favorable à un mode d'élevage intensif ?

« Comme le disent les scientifiques de renommée dans le livre « Les filles d'Ariane » aux éditions INRA 2000 :

« Les contraintes exercées par l'élevage intensif sur l'organisme animal sont à l'origine d'importantes altérations de l'état de santé et du comportement. En élevage de vaches laitières, par exemple, la fréquence des mammites et des boiteries augmente avec le niveau de production pour affecter jusqu'à un animal sur deux dans les élevages les plus productifs. Corrélativement, la durée de vie des animaux raccourcit puisqu'elle est de l'ordre de 2,5 cycles de lactation dans ces mêmes élevages... » »

C'est dur, que peut-on faire ?

« Nos gouvernants préconisent de nos jours l'instauration d'une agriculture durable, voire paysanne, tout en donnant l'ordre de toujours appliquer le système intensif d'exploitation des animaux seulement compatible pour répondre aux impératifs de l'économie de marché.

Dans les lycées agricoles, les professeurs sont obligés d'inculquer à leurs élèves des méthodes industrielles d'élevage de la nourrice de Zeus, afin de satisfaire la préférence productiviste imposée par les pouvoirs publics.

Ainsi, nous perpétuons la pédagogie des XIX et XXe siècles qui affirment sans plaisanter, que « les animaux sont des machines au même titre que les locomotives de nos chemins de fer, les appareils de nos usines où l'on distille, où l'on fabrique du sucre, de la fécule, où l'on moud et où l'on transforme une matière quelconque. »

La chèvre est une créature vivante, douée de sensibilité et de sentiments. Il serait bon d'exiger le retour de la reine des champs dans son milieu naturel, pâtures et parcours, comme d'ailleurs elle le réclame.

Au moment où se pose dans notre pays, la survie de nos communes rurales, l'entretien de notre territoire, l'authenticité de nos terroirs, en symbiose avec le progrès de la science moderne, notre gouvernement serait bien inspiré en garantissant à la chèvre, la bienfaitrice de l'humanité, ses droits immémoriaux de « bois, herbage, feuillage, ramage ». »

Merci beaucoup, c'est vraiment important de voir que la chèvre est un animal qui a besoin d'une vie naturelle. J'espère que toi, Jean, aura encore une longue vie et que tu verras le succès de toutes tes activités et de tes lettres écrites aux journaux. Merci et bon anniversaire.

« Longue vie à la chèvre et aux animaux domestiques qui prodiguent aux humains tant de bienfaits. Longue vie à la chèvre, mère du monde. » »

Cornelis Naaktgeboren, La Chèvre Poitevine, 2002

Association pour la Défense et le Développement de la Chèvre Poitevine




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