Déculpabilisons la nostalgie !
pleine chèvre ou traceLire La Chèvre jaune & Balade caprine à travers la littérature tourangelle
Dans la France aux 600 terroirs, se réunir autour de la table du rite pour se partager un ragoût de poulet maigre, élevé en liberté, ayant couru dans les prés et les sous-bois, sacrifié à neuf mois, était à la portée de tous et un régal pour la maisonnée. De même, des mouillettes trempées dans un œuf à la coque, pondu par une poule élevée en plein air, satisfaisaient les palais les plus délicats. Certes, nous mangions moins de viandes (46 kg par habitant et par an en 1950, contre 110 kg de nos jours), moins d'œufs, de beurre, de fromage, mais notre alimentation flattait nos papilles.
Aussi, après nos excès, le moment n'est-il pas venu de réinventer un art de vivre, tout en offrant des milliers d'emplois comme l'exige l'agriculture paysanne ? Celui-ci ne dépend-il pas des rapports que nous avons avec l'animal et l'ensemble du règne vivant ? En effet, notre nourriture ne peut être bonne, notre environnement radieux que si nous traitons avec affection et reconnaissance les animaux qui nous prodiguent viandes, oeufs, lait, et qui vivent sous notre empire.
Est-ce donc revenir en arrière que de les remettre dans leur milieu naturel, sous notre surveillance, afin d'entretenir nos prairies, nos bois, nos forêts, landes, jachères, friches, à la place de broyeurs et de produits chimiques ?
N'est-ce pas être dans le progrès que de les appeler par des noms familiers ?
Déculpabilisons la nostalgie ! Si la nature nous oblige à sacrifier les animaux pour nous sustenter, nous habiller, nous soigner, en contrepartie ne nous appartient-il pas de les élever civilement comme le progrès et les espaces nous le permettent. L'économie d'ailleurs, c'est à dire l'art de gérer notre pays en pensant à nos enfants, nous le dicte.
Jean Domec, 2002
À consulter également :
- Le Bon sens du curé de campagne
- L'Amour du pain, du vin, du terroir : un Art de vivre français
- Des marchands d'illusions
- La Légion d'honneur et autres distinctions
- Non à un nouvel aéroport
- Pour une maison de la chèvre à Tours
- À propos de l'Appel de Heidelberg
- Faut-il brûler... Les ouvrages de François Rabelais et de Pierre de Ronsard ?
- La Visite du prieuré de Saint-Côme à La Riche, en Touraine, sera-t-elle interdite au public ?
- Penser à l'homme
- De profundis ?
- Pinard et tabac, un miracle
- Et retrouver la joie de vivre
- Les Français se portent bien
- Les Relations de l'homme avec sa « plus noble conquête »
- Déjà la vache anglaise
- De l'homme et de l'animal en système productiviste
- De tout cœur avec mes amis Anglais
- Une société sans travail
- Cette tempête est ce que nous appelons le progrès
- La Seule arme
- Les Canons de la santé en France
- Feux de forêts... Appel aux élus
- À l'échelle humaine
- Le Meilleur des mondes
- Habiter le monde
- Escoute bûcheron
- Les Propriétés vitales du petit commerce
- Qui va piano va sano
- Il y a rois et rois...
- Pour un monde coloré
édité par Christian Domec - xhtml - css - roseau - stat - rss - màj - m@nuscrit - potière