La Visite du prieuré de Saint-Côme à La Riche, en Touraine, sera-t-elle interdite au public ?

pleine chèvre ou trace
Sente de la chèvre qui bâille : le livre

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Chaque année, des milliers de touristes viennent visiter le prieuré de Saint-Côme, afin d'honorer l'œuvre du Prince des poètes, Pierre de Ronsard (1524-1585). Ainsi ont-ils, par l'imagination, la joie de voir l'auteur des « Amours », taillant ses arbres fruitiers et heureux d'offrir et de partager avec ses hôtes, un bon pain tartiné de fromage de chèvre et « d'un, puis deux, puis trois verres de vins de Touraine ». N'entendent-ils pas alors le Prince des poètes leur dire « Pourquoi... boirons-nous ? »

« La terre, les eaux va boivant,
L'arbre la boit par sa racine,
La mer salée boit le vent,
Et le soleil est beu de la lune ;
Tout boit, soit en haut et en bas :
Suivant cette reigle commune
Pourquoi ne boirons-nous pas ? »

Et de convraincre ses invités conquis par « Le discours du verre » :

« Ô gentil verre oseroy-je bien dire
Combien je t'aime et combien je t'admire ?
Tu es heureux et plus heureux celuy
Qui t'inventa pour noyer nostre ennui ! »

Aussi ne serais-je pas étonné que, face à une telle provocation de bon sens, technocrates et « morticoles » promoteurs du « Nouvel ordre mondial médicamenteux » interdisent la visite du prieuré de Saint-Côme dans le « Jardin de la France ».

Pierre de Ronsard, dont l'œuvre a contribué à faire connaître et aimer l'art de vivre de notre pays, l'humaniste et le poète « tendrement exalté par la certitude de la fragilité de toute chose » n'est-il pas l'ennemi du scientisme moderne « qui ne sait pas mais qui en est sûr » ? Aussi, ces « Importants » ne peuvent que condamner son « Hymne à Bacchus » :

« Que saurais-je faire en ce temps des vendanges,
Après avoir chanté d'un verre les louanges,
Sinon chanter Bacchus et ses festes
De célébrer le Dieu des verres et du vin ?
La jeunesse et l'amour et les grâces te suivent,
Sans ta douce fureur les voluptés ne vivent.
Le jeu, la bonne chère et la danse te suit;
Quelque part où tu sois, le déplaisir s'enfuit ! »

Jean Domec, 2004




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