De profundis ?
pleine chèvre ou traceLire La Chèvre jaune & Balade caprine à travers la littérature tourangelle
Le vin joue depuis des siècles, un rôle important dans les mœurs de notre pays. Ce nectar des dieux figure dans toutes les cérémonies civiles et religieuses de l'ancienne France. Les rois et les princes n'imposent-ils pas à leurs vassaux des redevances de vins ? « Boire après dormir, c'est répond Gargantua, la vraie vie des Pères, car de ma nature, je dors salé ! »
Depuis très longtemps, nous aimons à entonner des chansons à boire, à la gloire des vendanges et des vins de nos terroirs. Nos parents ne nous ont-ils pas appris que « un verre de vin avise bien un homme », « qu'après bon vin, bon cheval et bonne route ! », « le vin est un lait pour les vieillards ».
Le monde entier apprécie les vins de France et aime à venir dans nos pays pour les déguster et les vanter autour de la joyeuse table du rite. C'est cet irremplaçable art de vivre de notre peuple qui a fait s'écrier et écrire un livre renommé à notre ami allemand Friedrich Sieburg, « Dieu est-il français ? » (1929).
Or, en ce début du XXIe siècle, au lieu de s'attaquer aux maladies de civilisation, en s'appliquant à déconcentrer nos agglomérations urbaines, de plus en plus inhumaines, encombrées, polluées ; en restaurant une agriculture paysanne, aménageuse du territoire, créatrice de fermes et d'emplois ; en condamnant l'agriculture intensive que nous subissons, ses pesticides, ses insecticides... Ses goulags pour les animaux, qui nous prodiguent lait, viandes, oeufs de qualité constestable, et déciment les bêtes dans des épidémies qui atteignent parfois les humains ; en obligeant les constructeurs à brider les moteurs des autos, des motos, des camions, à des vitesses modérées afin d'assurer la sécurité routière ; en organisant le travail afin d'éviter le stress dévastateur de se employés, eh bien, nos dirigeants technocrates et scientistes s'en prennent au plaisir de vivre que procure à tous le bon vin de France.
Ainsi, dans notre beau vieux pays, ne pourra-t-on plus chanter en choeur « boire un petit coup c'est agréable ! » tout comme « j'ai du bon tabac dans ma tabatière ».
Et, le jour des rois, acclamer la reine et le roi en s'écriant : « le roi boit ! La reine boit ! Comme nous le faisons chaque année à l'Epiphanie. »
Avons-nous déjà oublié les leçons de Rabelais (1494-1553) qu'aucun être humain ne devrait oublier « le pain, le vin, le jeu, les combats et les consolations de l'âme, cela importe à tous, et tous doivent être initiés à ces arts si utiles à la vie ! »
Jean Domec, 2004
À consulter également :
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- Pinard et tabac, un miracle
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