Les Canons de la santé en France

pleine chèvre ou trace
Sente de la chèvre qui bâille : le livre

Lire La Chèvre jaune & Balade caprine à travers la littérature tourangelle

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Selon le Quid 2005, les Français consomment cinq fois plus de médicaments que les Suédois. Et 80 % d'entre eux les prennent d'ailleurs sans consulter leur médecin. Au siècle des Lumières - autres temps, autres mœurs - le célèbre docteur Dumoulin, près de sa fin, confiait à des confrères en train de l'assister : « Je laisse après moi trois médecins : l'eau, l'exercice, la diète ! » [1]

Aussi, je crains que la pédagogie du docteur François Rabelais (1494-1553), qui préconise à l'être humain « un bonheur selon la nature par un juste équilibre entre le corps et l'esprit », ne soit plus au goût du jour. Les hommes ne sont-ils pas traités par les puissants de ce monde comme des « ressources humaines », condamnés au nom de « l'impératif économique » à suivre les diktats du « nouvel ordre mondial » : la standardisation, le développement, la délocalisation. Acrobates sans filets, n'ayant plus pour les protéger ni feu, ni lieu, ni patrie !

Pour que notre nation puisse résister et vaincre cette tyrannie moderne, rappelons simplement les préceptes de l'auteur de Gargantua : « Le pain, le vin, le jeu, le combat et les consolations de l'âme, cela importe à tous et tous doivent être initiés à ces arts si utiles à la vie. »

En effet, dans notre France « aux 36 000 communes et aux 600 pays », nos ancêtres ont toujours admis qu'« un verre de bon vin avise bien un homme », « après un bon vin, bon cheval et bonne route ! », ou encore « le vin est un lait pour les vieillards ».

Afin de reconquérir notre inégalable art de vivre, qui fait dire à nos hôtes « Heureusement que Dieu est en France », levons nos verres de vin de pays à la santé de la civilisation française, en disant zut à la sous-culture normative et médicamenteuse que cherche à nous infliger ce fameux « nouvel ordre mondial ».

Jean Domec, 2004

[1] Cité par Pierre Larousse dans Le Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle.



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