Aspects religieux de la chèvre

pleine chèvre ou trace
Sente de la chèvre qui bâille : le livre

Lire La Chèvre jaune & Balade caprine à travers la littérature tourangelle

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Iahvé apparaît à Moïse au Mont Sinaï en plein orage. Éclairs, tonnerre, pluie diluvienne font craindre aux hommes la fin du monde. Et pourtant, chez les Grecs, Capella (la chèvre), la super étoile de la constellation boréale du Cocher (elle a un diamètre égal à 2 000 fois celui du soleil) symbolise l'éclair, annonciateur de l'orage et de la pluie, bienfaisante pour la terre et les humains. Aussi, en reconnaissance de cette manifestation divine et pour remercier la chèvre Amalthée, nourrice de Jupiter, transformée à sa mort en la super-étoile Capella, les religieux décident de couvrir les tabernacles de poils de chèvre ! Les hommes de Dieu, notamment les ordres de St François, St Dominique, St Bruno, porteront le cilice. Cette ceinture, adaptée autour des reins, pour faire pénitence et mortification, est confectionnée, elle-aussi, avec des poils de chèvre ! Le mot soufi, en orient, vient de souf, feutre de poil de chèvre, que porteront les philosophes musulmans panthéistes.

La chèvre Amalthée sera la nourrice de celui qui sera le dieu des dieux : Jupiter ! La qualité du lait de chèvre s'avère en effet incomparable pour la santé et le dynamisme des hommes. Aussi, à la mort d'Amalthée qu'il transformera en l'étoile Capella, Jupiter, pour assurer sa protection, fabrique avec la peau de sa nounou l'égide. Le célèbre poète grec Homère, qui vécut 9 siècles avant notre ère, attribue à l'égide un pouvoir surnaturel. « La terreur, la discorde, les alarmes y sont logées afin que sous sa protection Jupiter inspire la plus grande épouvante à ses ennemis ».

Dans La Bible, la chèvre (le bouc) occupe la place primordiale. Le bouc n'est-il pas sacrifié pour expier les fautes des hommes ? Aussi, sa mort rituelle fait-elle penser au sacrifice de Jésus-Christ, rédempteur du monde, mis à mort pour l'expiation des péchés humains et le rachat des âmes ?

Saint Bernard (1091-1153), dans La Vigne mystique explique que « Ce nom de bouc s'applique justement au très bon Jésus, quoique le bouc soit un animal immonde. Jésus était sans péché, mais il s'était revêtu de la malheureuse chair que nos péchés ont couverte de souillures. Sa pureté sans tâche lui mérite le nom d'agneau car il est non seulement exempt de tout péché mais encore il a effacé les péchés du monde entier. Au cœur plus dur que le diamant, lavez-vous dans le sang de ce divin bouc et agneau ; plongez-vous dans ses flots et restez-y comme dans un bain salutaire pour y retrouver la chaleur de l'amour. »

Dans la plupart des traditions religieuses, la chèvre représente la nourrice et l'instigatrice du mysticisme humain et de ses caprices.

Les Indiens l'appellent « La Mère du monde ». « Les couleurs qui lui sont attribuées, le rouge, le blanc et le noir correspondent aux trois guna ou qualités primordiales, respectivement sattva, rajas et tamas. »

Jean Domec, 2004


Lectures :

Le Bestiaire du Christ par E. Charbonneau-Lassay, Arché Milano -1940.
Dictionnaire des symboles par Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, collection Bouquins, Robert Laffont - 1969.




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